slowthai: l’exceptionnel
On
Tyron Kaymone Frampton (né le 18 décembre 1994), mieux connu sous son nom de scène slowthai est un rappeur anglais de Northampton.
Le gars s’appelle Tyron, c’est sûr que c’est un renoi… NON, slowthai, est un gars du block qui rap sur des intrus rugueuses. Ça n’explique pas pourquoi, il a un nom de noir américain, mais ces sons font parler de lui. Il a d’ailleurs collaboré sur le dernier album de Tyler, The Creator.
Aidé par le producteur Kwes Darko, slowthai rap, rap, rap.Sur de l’électro punk produit par Mura Masa, il rap encore. Skepta se présente comme un cheveux dans la soupe sur «Inglorious». Mais le rap de slowthai reprend vite le contrôle.«Northampton’s Child» est un portrait admiratif de sa mère. Avec concision, il dessine sa mère adolescente, son départ de la maison et sa survie face à une avalanche de bouleversements romantiques et domestiques. Vivre une première fois un bouleversement, puis revivre la même scène dans un processus créatif, et le revivre sans cesse à chaque performance, un chemin tortueux pour tous les artistes, slowthai n’échappe pas à la régle.Habitant ces scènes d’enfance, slowthai bascule d’une grande image à une petite réaction viscérale à la réflexion franche. Un moment, il se déchaîne, menaçant son beau-père: «Tu as de la chance que je ne sois pas aussi gros que toi / je te frapperais jusqu’à ce que mes mains deviennent bleues.» Une ligne plus tard, quand le beau-père donne un coup de pied slowthai crache: « Nous vivons maintenant chez Tasha’s / Drôle comment les bonnes vibrations ont transformé cette pièce en palais. » Le souvenir est d’une beauté déprimante, dans sa spécificité et, après tant d’années, dans son endurance.
« Nothing Great About Great Britain » contourne les frontières de la grime et du rap. L’âme de slowthai lie l’album: ses personnages méticuleusement dessinés, son affinité pour les gens laissés pour compte et son impatience face à un monde motivé par le profit.